Jean Amilcar (1782-1796)
En 1787, le chevalier de Boufflers, l’excentrique gouverneur du Sénégal, qui avait arraché plusieurs enfants à l’esclavage, en les rachetant, dont la petite Ourika, expédia un petit garçon en France en le confiant à M. de Bourneuf, officier de la garnison du Sénégal.
La destinataire ? La reine marie-Antoinette, l’amie du chevalier de Saint-George.
Il arriva au château de Versailles le en août 1787, âgé de 5 ans, après un court séjour à Paris, 48 rue de l’Université, chez le comte de Langle.
La souveraine le confia à Jean Müller, l’un des garçons de la Chambre de la Reine. Il fut baptisé à Versailles le 20 août 1787 sous le nom de Jean Amilcar et on lui apprit à lire et à écrire.
Les événements d’octobre 1789, qui contraignirent la famille royale à s’installer à Paris, aux Tuileries, furent funestes à Jean Amilcar. Il fut mis en pension à Saint-Cloud chez un maître de pension, Quentin Bledon. Marie-Antoinette paya tant qu’elle put les 400 livres annuelles.
Lorsque la famille royale fut arrêtée et enfermée au Temple, l’été 1792, Marie-Antoinette fut dans l’impossibilité de continuer à débourser cette somme mais, depuis sa prison, elle continua à se préoccuper du sort de son protégé.
Le citoyen Beldon, qui s’occupait de Jean Amilcar à Saint-Cloud, écrivit alors à la Convention pour qu’elle subvienne aux besoins de l’enfant.
La reine fut exécutée ne octobre 1793. Jean Amilcar se retrouvait à 11 ans, dépourvu de protectrice.
Même sans plus recevoir de pension (car la Convention ne répondait pas à ses courriers) Beldon, qui s’était attaché à Jean Amilcar, continua de prendre soin de lui. Probablement sur les instructions de Marie-Antoinette. Beldon, ruiné, s’était installé avec son protégé à Paris, rue de Vaugirard. Il travaillait au Petit-Luxembourg à l’administration des Poids et mesures (qui occupait alors le palais). Il y était très vraisemblablement logé.
Ce n’est qu’à a fin de 1795 que Beldon reçut enfin des fonds de l’administration du département de Seine-et-Oise. Jean Amilcar, apparemment doué pour le dessin, fut mis en pension le 2 mars 1796 à l’école nationale de Liancourt pour y apprendre le métier d’artiste-peintre.
Il décéda malheureusement à Paris quelques semaines plus tard, le 18 mai 1796, à l’hospice de l’Unité (à l’angle des rue Jacob et des Saints-Pères) âgé de quatorze ans. Son seul héritier était le citoyen Beldon auquel on rendit les maigres effets de son protégé.