Le Chevalier de Saint-George (1745-1799)

Le Chevalier de Saint-George (1745-1799)

Le Chevalier de Saint-George, Joseph de Bologne de Saint-George, est né esclave le 25 décembre 1745 à La Coulisse, commune de Baillif, près de Basse-Terre, en Guadeloupe, d’un père planteur d’origine hollandaise, Georges de Bologne de Saint-George, et d’une mère esclave, Anne dite Nanon.

leçon d'escrime TBD

Amené très jeune en France par ses deux parents, qui s’étaient installés rue Saint-André des-Arts, le petit Joseph fut éduqué dans une académie destinée aux fils de famille et tenue par l’escrimeur La Boëssière.

Saint-George fut remarqué pour son égale habileté à l’escrime et au violon.

Son père ayant acheté une charge à Versailles, Saint-George devint trésorier de l’extraordinaire des guerres et entra en 1761 dans les Gendarmes de la garde du roi Louis XV.

Vivant dans l’aisance grâce à la fortune de son père, Saint-George, influencé par Leclair et Gossec, se consacra très tôt à la composition et travailla à une oeuvre originale, en particulier des quatuors et des concertos pour violon.

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Il fut joué au concert spirituel et dirigea le concert des Amateurs, mais fut refusé à la direction de l’Académie royale de musique par suite d’une cabale raciste.

Saint-George fut admis dans l’entourage de Marie-Antoinette au Petit-Trianon.

On lui a prêté de nombreuses aventures féminines. Les seules relations attestées concernent la marquise de Montalembert et la chanteuse Louise Fusil.

Saint-George fut marqué par l’échec d’un premier opéra, Ernestine, à cause d’un livret mal accueilli par la critique, dont l’auteur était Choderlos de Laclos (alors inconnu).

Protégé de Madame de Montesson, dont il dirigea le théâtre, Saint-George se rapprocha du Duc d’Orléans et voyagea avec lui en Angleterre, où il fréquenta le prince de Galles (futur George IV) et le chevalier d’Éon, qui lui inspira un opéra, La fille garçon.

On attribue à Saint-George des activités secrètes sans doute liées aux intrigues du duc d’Orléans (Saint-George habita un immeuble dans les galeries du Palais-Royal) et à la préparation de la Révolution.

Il est attesté que Saint-George fut initié à la franc-maçonnerie. Il dirigea l’orchestre de l’Olympique dont tous les musiciens étaient maçons.

En 1792, il prit la tête, avec le grade de colonel, d’une Légion franche des Américains et du Midi (unité majoritairement composée d’Afro-descendants et renommée 13e régiment de Chasseurs) qu’il forma avec Julien Raimond.

Légion TBD

Comme second, il désigna son ami Alexandre, futur général Dumas mais les deux hommes devaient bientôt se brouiller pour des raisons politiques, Saint-George n’étant qu’un tiède révolutionnaire.

Destitué de son commandement, arrêté à Chateau-Thierry, Saint-George, dénoncé comme royaliste, fut emprisonné à Hondainville dans l’Oise et échappa de peu à la guillotine.

Emporté par la maladie à 53 ans, Saint-George a été inhumé à Paris au cimetière Sainte-Marguerite.

C’est à tort que  Saint-George est parfois déclaré né en 1739. C’est à tort également que son nom est orthographié Saint-Georges, qu’on lui attribue, par suite de confusions, les noms fantaisistes de Boulogne, voire de Boullongne.

C’est par erreur également que sa mère, Nanon, est dite née au Sénégal, alors qu’elle a elle-même indiqué dans des documents être née à la Guadeloupe.

Il va par ailleurs de soi que Saint-George ne fut jamais traité de « Mozart noir » avant la fin du XXe siècle.

violoniste

En 1802, Elisabeth-Bénédictine de Bologne, la demi-soeur du chevalier de Saint-George, en souvenir de son frère, prendra soin, en la recueillant à Agen, de la famille de Toussaint Louverture, dont son fils Placide.

D'EON BD

Claude Ribbe s’est beaucoup investi dans la redécouverte du chevalier de Saint-George. Il a publié une première biographie de Saint-George dès 2004 et écrit la même année le livret d’un spectacle (dont il avait eu l’idée) et qui fut mis en scène par Bartabas à Versailles devant 50000 spectateurs. Claude Ribbe a également publié les Mémoires du chevalier de Saint-George en 2010 et réalisé en 2011 un docu-fiction de 52 minutes (avec une bande originale spécialement enregistrée pour l’occasion sur instruments d’époque). Le film, tourné en Guadeloupe et au château de Versailles, et coproduit avec France Télévisions, retrace la vie du chevalier de Saint-George. Claude Ribbe y incarne lui-même Saint-George. Ce film a été diffusé sur France 3 le 10 mai 2011.

en savoir plus : le livre de  Claude Ribbe Le chevalier de Saint-George, né esclave, musicien et escrimeur au temps des Lumières

CR Jail

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