Le général Joseph Serrant, nègre clandestin sous Napoléon

Le général Joseph Serrant, nègre clandestin sous Napoléon

Le général Serrant, né d’une mère d’origine africaine, n’a pu faire carrière sous Napoléon (il avait exclu de l’armée en 1802 tous les militaires qui n’étaient pas d’extraction européenne) qu’en cachant un état-civil que son physique ne trahissait pas.

Joseph Serrant, fils du planteur esclavagiste Antoine Serrant et d’une Afro-descendante prénommé Elisabeth, est né le 10 janvier 1767 à Saint-Pierre, en Martinique.

Engagé en 1782, il fait campagne contre l’Angleterre à la Dominique pendant la guerre d’indépendance américaine.

Devenu cordonnier dans sa ville natale, il s’enrôle dans la garde nationale pendant la Révolution et se lie avec Louis Delgrès. Nommé sous-lieutenant sous la protection de Lacrosse, il sert ensuite à la Martinique sous les ordres de Rochambeau, le futur boucher de Saint-Domingue.

Son physique ne permettant pas de deviner ses origines, Serrant, qui déclare que ses deux parents étaient de lignée européenne, réussit à faire carrière sous l’Empire, alors que deux arrêtés de 1802 interdisent aux Français d’ascendance africaine de servir dans l’armée.

Après avoir participé à de nombreuses campagnes, il devient général de brigade en Russie, le 29 septembre 1812.

Sous la Restauration, Serrant, déjà décoré de la Légion d’honneur, a voulu faire confirmer un titre de baron d’empire qui n’avait pas été homologué. Mal lui en a pris : Louis XVIII a ordonné une enquête en Martinique qui a révélé l’identité de la mère de l’officier. De ce fait, aucune suite n’a été donnée à sa demande.

Mis à la retraite le 16 février 1825, Serrant est mort à Clermont-Ferrand le 7 novembre 1827.

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