Victor MAZULINE

Victor MAZULINE

Victor MAZULINE est né esclave (fils d’une esclave) le 21 juillet 1789 à Fort-de-France, Martinique (à l’époque Fort-Royal).

Militant abolitionniste à Paris, il a vécu dans le 6e arrondissement et il a siégé en 1848 comme député de la Martinique.

En 1802, Victor MAZULINE est acheté par Claude MOTTET, (né à Versailles le 4 avril 1766) et qui, revenu d’émigration, est alors commandant de la gendarmerie coloniale de la Martinique, sous les ordres de VILLARET de JOYEUSE, chef de la flotte de Saint-Domingue lors de la tentative de rétablissement de l’esclavage.

Du fait de ses fonctions, MOTTET préside le tribunal spécial (créé le 18 octobre 1803) qui doit juger plusieurs esclaves dans une affaire d’empoisonnement, notamment Emilie, accusée d’avoir tenté d’empoisonner sa maîtresse, la mère de l’impératrice Josephine.

Il semble que MOTTET ait alors fait le choix de ne plus siéger au tribunal et de s’en aller avant l’inévitable condamnation des accusés (jugement rendu le 1er décembre 1807, FR ANOM COL C8A 115, F° 47).

Il a quitté la Martinique fin 1806 et, au lieu de le revendre, a emmené avec lui son jeune esclave de 17 ans. Ils voyagent aux États-Unis, puis en France.

MOTTET, après avoir servi en Espagne, reprend ses fonctions en Martinique sous la Restauration avant de revenir en France, où il meurt au Val de Grâce le 21 décembre 1823.

Resté à Paris, Victor est entré au service d’un magistrat franc-maçon, Pierre-Paul-Nicolas HENRION de PANSEY, originaire de Lorraine (il est né à Tréveray en 1742). HENRION vit à l’hôtel de La Tremoille ou hôtel de La Vergne (qui existe toujours, 50 rue de Vaugirard, face à l’actuel musée du Luxembourg). Le magistrat s’est fait remarquer en 1770, lorsqu’il était avocat, en plaidant en faveur d’un esclave réclamant sa liberté.

HENRION héberge sa nièce, François-Angélique HENRION de SAINT-AMAND, veuve en 1810 de Claude-Alexandre-Amable de PREZ et qui se remarie avec le général Joseph PERNETY.

MAZULINE entre au service du couple et il épouse leur femme de chambre, Anne-Claude CHAPUIS (originaire de la Haute-Saône). Ils auront une fille en 1827, Madeleine-Uranie-Victorine MAZULINE (elle fondera un pensionnat en Martinique et mourra à Paris en 1899).

Ayant acquis une certaine aisance, MAZULINE se lie à Cyrille BISSETTE, et milite avec lui pour l’abolition de l’esclavage. BISSETTE en fait son suppléant lors de l’élection législative du 9 août 1848, pour la députation de la Martinique. L’élection de BISSETTE étant annulée à la suite des manœuvres de SCHOELCHER, c’est MAZULINE qui siège à sa place.

Victor MAZULINE meurt à Paris le 28 janvier 1854.

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