Lieutenant Guibert Jean-Marie
Le lieutenant Guibert Jean-Marie (Guibert-Marie-Égyptienne Jean-Marie) est né, comme son ami Pierre Réjon, à Trinité (Martinique).
Après ses études au lycée de Fort-de-France, Guibert Jean-Marie vint à Paris s’engager dans l’armée (avril 1913).
Artilleur, il est nommé observateur en février 1917, avec le grade de sous-lieutenant.
Le rôle de l’observateur, généralement placé à l’arrière d’un appareil biplace, était d’effectuer des missions de renseignement. Il disposait d’une double mitrailleuse pour défendre l’appareil, le pilote n’étant pas armé.
Jean-Marie ne fut pas le seul Afro-descendant à servir dans l’aviation comme mitrailleur-observateur ou canonnier.
Il y en eut au moins 6 autres dans l’armée française : le Guadeloupéen Joseph Texier-Lavalade, les Martiniquais Sainte-Luce Calixte et Hébert Rosenard, les Guyanais Gaston Bonnefoy et Delor Fossoy.
Le canonnier martiniquais Sainte-Luce Calixte
Le sixième, Marcel Pliat, servit dans l’armée russe, comme mitrailleur sur les bombardiers quadrimoteurs Ilya Muromets de Sikorsky.
Marcel Pliat en uniforme de l’aviation russe
Jean-Marie fut affecté à l’escadrille C224.
En septembre 1917, Jean-Marie est blessé à l’atterrissage, ce qui lui vaut sa troisième citation.
Jean-Marie, en équipage avec le lieutenant Pellerin, abat le 28 juin 1918 un avion ennemi.
Mais le Martiniquais n’allait jamais revoir son île natale.
Le 2 septembre 1918, attaqué par 10 avions allemands, le lieutenant Jean-Marie et son pilote, le capitaine Marie-Henri Lamasse, livrèrent courageusement bataille, mais leur Bréguet 14 A2 fut abattu à Chavigny, près de Soissons (Aisne).
La mort de Jean-Marie et de Lamasse a été vengée par leurs camarades qui ont réussi à retrouver l’escadrille ennemie et à la décimer.
Le lieutenant Jean-Marie repose, ainsi que son coéquipier, au cimetière de Vaumoise (Oise).
Déjà titulaire de la croix de guerre, en octobre 1918, à titre posthume, il a reçu sa 5e citation, et la croix de la Légion d’honneur.
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Respect , mille fois respect!