Les Garifunas
Les Garifunas -ou Garifounes ou Caraïbes noirs- (de l’arawak Garifuna : mangeur de manioc) sont les seuls Afro-descendants de la période esclavagiste aux Amériques à n’avoir pas suboi l’esclavage.
Ils sont les descendants des rescapés du naufrage de deux navires négriers espagnols survenu en 1635 sur les côtes de Saint-Vincent. Les Africains, ayant neutralisé leurs geôliers, se réfugièrent sur l’île et s’allièrent aux Caraïbes et Arawaks qui résistaient à la colonisation européenne. Les trois populations finirent par se mélanger.
En 1795, influencés par la Révolution française, et soutenus par les commandos guadeloupéens de Delgrès et Massoteau, les Garifunas, commandés par Joseph Chatoyer, attaquèrent les Britanniques, qui tenaient la colonie esclavagiste de Saint-Vincent (peuplée de planeurs français et anglais). Vaincus en 1796, après d’héroïques combats qui allaient inspirer la première pièce de théâtre afro-américaine ( Le drame du roi Chatoyer –The Drama of King Shotaway – de William Brown, créée en 1821 à New York à l’African Grove) ils furent décimés, tandis que Delgrès était pris par les Anglais et emmené en captivité à Porchester. Deux mille survivants furent déportés sur huit navires anglais en avril 1797 et déposés sur l’îlot de Roatan (face aux côtes du Honduras). Ils se réfugièrent ensuite sur le continent sud américain, et de là s’installèrent jusqu’à Belize et au Nicaragua.
Très soucieux de préserver leur culture, ils représentent au XXIe siècle une population afro-descendante très originale d’environ 600 000 personnes dans ces régions, avec une diaspora concentrée à New York.