Le camp de Thiaroye
En novembre 1944, 1280 tirailleurs, anciens prisonniers des nazis ayant combattu pour la libération de la France, sont renvoyés de force au Sénégal depuis Morlaix (Finistère) où il stationnaient.
Ils sont regroupés, avant d’être démobilisés, au camp de transit de Thiaroye (Sénégal).
Refusant les humiliations racistes, et notamment de se voir attribuer une solde inférieure à celle de leur camarades français, les anciens combattants sont aussitôt considérés comme mutins.
Le 1er décembre 1944, le général Dagnan, commandant la division Sénégal-Mauritanie, donne l’ordre à l’armée, appuyée par la gendarmerie, d’encercler le camp de Thiaroye et d’ouvrir le feu sans sommations sur ces « indigènes ». Dagnan sera couvert par les autorités militaires et politiques de l’époque.
Le nombre exact de morts (au moins 24 et certainement bien davantage) n’a jamais été révélé.
L’affaire du camp de Thiaroye s’inscrit, hélas, dans une série d’exactions racistes visant des tirailleurs à la même époque.
En 1987, l’écrivain et réalisateur sénégalais Ousmane Sembene a tiré de cet épisode un film poignant.
Bande annonce du film Le camp de Thiaroye
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4 réactions au sujet de « Le camp de Thiaroye »
C’est bien triste. Moi je pose la question : Pourquoi ?
Les chiffres données par la France sont faux. Jusqu’à présent, elle refuse de donner ses archives au Sénégal. Pourtant M. Hollande l’avait promis lors de sa visite à Dakar mais il n’a pas tenu sa promesse car il y avait des centaines de mort et la France ne veut pas que les Africains connaissent la vérité.
C’est vrai qu’entre les Arabes jadis, les Européens naguère, les Chinois et les Indiens maintenant, les Africains n’ont pas fini d’en baver.
Les premiers colonisateurs de l’Afrique furent les Arabes. Comme ils ne disposaient que de chameaux et de chevaux (la conception de bateaux n’étant pas leur premier souci), ils ne s’installèrent que dans les territoires leur semblant les plus propices, laissant les territoires plus au sud aux autochtones. Ainsi, l’Afrique du nord devint arabe, et ils utilisèrent les autochtones survivants comme esclaves.
Les Européens ne s’embarrassèrent pas d’autant de détails que les Arabes. Allant avec leurs bateaux dans les territoires sud-africains, ils décidèrent que les autochtones n’étaient que du bétail à vendre.
L’honnêteté des intentions des Chinois et des Indiens de nos jours en Afrique reste à vérifier.
La leçon de l’histoire c’est que les noirs ont eu des droits, seulement lorsqu’ils se sont mis debout pour les réclamer et les conquérir, comme en Haïti en 1804 et comme les noirs américains dans les années 1960-1970.
La pire des hypocrisies et des impostures a toujours été les interventions militaires d’où qu’elles viennent, au nom d’un soi-disant droit ou même un soi-disant devoir d’ingérence, pour prétendument instaurer ou restaurer dans un pays de noirs les droits de l’homme.