Christophe Colomb débarque en Guadeloupe

Christophe Colomb débarque en Guadeloupe

Le 4 novembre 1493, avec ses 17 caravelles, Christophe Colomb, qui a d’abord « découvert » la Dominique, puis Marie-Galante, s’approche d’une troisième île, qu’il va appeler la Guadeloupe. Le Docteur Chanca, le médecin qui accompagne Colomb, donne son témoignage. Les Espagnols, prétendant avoir vu des os humains, portent immédiatement l’accusation de cannibalisme contre les Caraïbes. Les conquistadores entrent dans les maisons, y prennent ce qui leur plaît, razzient les habitants à commencer par les femmes, tout en se posant en libérateurs.

Quand nous avons été tout près, l’Amiral a ordonné à une caravelle de côtoyer l’île à la recherche d’un port. Elle a pris les devants et, en arrivant à terre, ceux qui y allaient ont vu quelques maisons.

Avec la barque, le capitaine s’est élancé à terre et est arrivé aux maisons. Là, il a trouvé leurs habitants qui se sont enfuis sitôt qu’ils ont vu les nôtres. Il est entré dans les maisons où il a trouvé les choses que possèdent ces gens et dont ils n’avaient rien pu emporter.

Il y a pris deux perroquets très grands et très différents de ceux qu’on avait vus jusqu’alors. Il a trouvé beaucoup de coton filé et prêt à filer et des choses de leur provende. Il a pris de tout un peu, et spécialement quatre ou cinq os de jambes et de bras humains. Sitôt cela vu, nous avons soupçonné que ces îles étaient celles de Caribe qui sont habitées de gens qui mangent la chair humaine, car l’Amiral, d’après les indications que lors de son premier voyage les indiens des îles qu’il avait d’abord découvertes lui avaient données de la situation de celles-là…

Ce premier jour que nous sommes, en cette île, descendus à terre, nombre ‘hommes et de femmes allaient par la plage, près de l’eau, regardaient la flotte et s’émerveillaient d’une chose si neuve.

Quand, en quelque barque, on s’approchait de terre pour leur parler en leur criant : « Taïno, Taïno ! » ce qui veut dire « bon »,  ils attendaient près de leurs demeures tant que nous ne sortions pas de la barque, en sorte qu’ils pouvaient se sauver quand ils le voulaient.

En fin de compte, nous n’avons pu prendre aucun de ces hommes, ni par force ni de leur gré, excepté ceux dont on parvint à s’assurer puis à emmener par force. Nous avons pris vingt de ces femmes qui étaient captives et nous en avons surpris et retenu d’autres, des naturelles de l’île qui étaient venues à nous de plein gré. Certains garçonnets vinrent à nous, fuyant les naturels de l’île qui les tenaient captifs.

Là, nous sommes descendus maintes fois à terre, allant par les villages dans les demeures au long de la côte. Nous y avons trouvé une infinité d’ossements humains et des crânes suspendus dans les maisons à la manière de vases où mettre des choses, et cela, selon le dire des femmes, parce qu’ils étaient allés avec dix canoës assaillir d’autres îles.

Nous avons demandé aux femmes qui étaient captives en cette île quelle espèce de gens étaient les habitants. Elles ont répondu que c’étaient des Caraïbes. Dès qu’elles eurent compris que nous haïssions de tels gens pour leur mauvais usage de manger de la chair humaine, elles s’en réjouirent beaucoup, et si de nouveau on amenait quelque homme ou femme caraïbe, elles nous disaient qu’ils l’étaient, mais secrètement, car ici, où tout était en notre pouvoir, elles continuaient à avoir peur d’eux comme il en va des gens subjugués; et c’est ainsi que nous avons su quelles étaient les femmes caraïbes et quelles ne l’étaient pas. Les premières portent à chaque jambe des anneaux de coton tissé, l’un sous le genou et l’autre à la cheville, de sorte que cela leur grossit beaucoup les mollets et maintient minces les parties serrées. Cela me parut être pour eux une marque d’élégance. Ainsi, par cette différence, nous les distinguions des autres.

 

2 réactions au sujet de « Christophe Colomb débarque en Guadeloupe »

  1. A travers ce récit, une nouvelle démonstration de la manière dont l’Occident impérialiste, la Blanchitude, a écrit l’histoire mensongère des peuples qu’il génocida et mit en esclavage.

  2. Donc ces chers Espagnols étaient tellement doués en langues et patois (comme le seront leurs successeurs) qu’ils les connaissaient toutes et tous en deux temps trois mouvements de caravelle !

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