Zamor (1762-1820)
Zamor est probablement un Sidi né au Bengale. Capturé par des négriers anglais, il fut emmené à Madagascar et de là vendu au roi Louis XV qui l’offrit en 1773 à sa favorite, Jeanne du Barry, une ancienne courtisane, qui en fit son page après l’avoir fait baptiser et instruire.
« Louis-Benoît » Zamor se montra très doué et souffrit très certainement du rôle qu’on lui faisait jouer, déguisé en « Africain » dans une livrée exotique ridicule.
Espiègle et indépendant -très connu pour son impertinence – Zamor se mit à lire, avec une prédilection pour Rousseau.
Lors de l’avènement de Louis XVI, Zamor partagea la disgrâce de la Du Barry, exilée à Meaux, puis à Louveciennes où fut reçue La belle Isabeau.
En 1789, Zamor prit le parti de la Révolution et fut assidu aux réunions du club des Jacobins.
Parce qu’il était proche du Comité de salut public, on l’a accusé d’avoir dénoncé la comtesse du Barry qui fut appréhendée et guillotinée en 1793. Mais la Du Barry fut dénoncée par un espion anglais, agent double, et Zamor fut ensuite arrêté à son tour. Il réussit à s’échapper et quitta la France.
On le revit à Paris en 1815. Il était domicilié, peu avant sa mort, rue Maître-Albert, près de la place Maubert, et il exerçait la profession de maître d’école.