Pourquoi les Africains seraient des « noirs » mais pas les Océaniens ni les Indiens ?
Le terme fondamentalement raciste de « nègre » ou de « noir » que les Européens, dès le 15e siècle, ont commencé à appliquer aux Africains – mais aussi aux Afro-descendants (après mélange avec les indigènes d’Europe ou d’Asie) – ne désigne pas ordinairement les indigènes de l’Océanie ni du subcontinent indien, dont la peau est souvent beaucoup plus sombre que celle de certains Africains et a fortiori des afro-descendants.
La raison en est simple : pour les Européens, un « noir » est un Africain, c’est à dire un esclave (futur esclave, descendant d’esclave, esclave potentiel : peu importe).
L’idée d’homme noir – qui fonde le racisme- est fondamentalement liée à l’esclavage.
Le fait que de nombreux Africains et Afro-descendants, par ignorance, plus de deux siècles après l’abolition de l’esclavage, se désignent encore eux-mêmes comme « noirs », intégrant dès lors les concepts forgés par les esclavagistes européens du 15e siècle, est bien évidemment le stade suprême de l’aliénation et de l’esclavage mental.
On pourra en déduire ce que vaut politiquement l’idée de négritude, portée par des intellectuels dont la France raciste et coloniale (gauche-droite confondues) fait la promotion depuis les années 30, tout en affectant de les critiquer.
On tirera également des conclusions à propos des journaux français qui mettent la majuscule au substantif « noir » (un Noir) mais jamais au substantif « juif » (un juif). Ainsi Le Monde ou Libération.
Il n’y a pas de « noirs » car nul ne saurait désigner un être humain par sa couleur sans être raciste. Mieux vaut parler d’Africains et de descendants d’Africains.
2 réactions au sujet de « Pourquoi les Africains seraient des « noirs » mais pas les Océaniens ni les Indiens ? »
Bonjour.
Personnellement, je pense qu’il ne faut même pas hésiter à affirmer que ces « couleurs » (noir, blanc, jaune, rouge) ne sont PAS des couleurs de peau, mais des concepts.
Nos couleurs de peau à tous et toutes varient entre le beige-rose très clair et le brun très foncé presque noir.
Mais PERSONNE n’est blanc, noir, jaune ou rouge de « peau ».
D’ailleurs, les « rouges » sont sensés être les descendants de « jaunes ».
S’il s’agissait vraiment de couleurs de peau, les enfants des couples « noir-blanc », « jaunes-rouges » seraient « gris » et « orange ». Quand à d’autres « mélanges », ce seraient des couleurs très bizarres.
Il faut que nous cessions aussi de confondre « race » (un concept) avec « couleur » (de peau). Il faut que nous détruisions cette vision des choses à sa racine.
« Le racisme n’est pas un tout mais l’élément le plus visible, le plus quotidien, pour tout dire, à certains moments, le plus grossier d’une structure donnée ».
(Frantz Fanon, Racisme et culture (1956)