Le14 juillet de Fort-Crampel
Le 14 juillet de Fort-Crampel (aujourd’hui république centrafricaine) évoque une barbarie coloniale qui eut lieu à l’occasion de la fête nationale française de 1904.
Au début du XXe siècle, Fort Crampel était administré par deux commis aux affaires indigènes : Léopold Gaud et Georges Toqué.
Gaud et Toqué se signalèrent par le plaisir qu’ils éprouvaient à massacrer des indigènes, dans la tradition sadique des colons des Antilles qui devait inspirer les nazis : non contents de fusiller et de décapiter, Gaud et Toqué enfermaient les Africains qui leur déplaisaient dans des camps de concentration, ils les brûlaient dans des fours…
Mais tout ça, à la longue, devenait d’une banalité ennuyeuse. Il fallait trouver quelque chose de plus relevé.
Pour le 14 juillet 1904, Gaud eut enfin une idée innovante. Comme il avait toujours quelques condamnés à mort d’avance, il choisit dans sa réserve un indigène nommé Papka, soupçonné de ne pas reconnaître le rôle « positif » de la colonisation française, pour frapper un grand coup.
« ça a l’air idiot, mais ça médusera l’imagination des indigènes. Si après ça, ils ne se tiennent pas tranquilles… »
De quoi voulait-il parler ?
Toute la population étant réunie – de force – pour la fête nationale française, Gaud attacha une cartouche de dynamite autour du cou de Papka et alluma la mèche.
Après l’explosion, on ne retrouva pas grand chose.
Tout le monde fut en effet médusé, mais Paris fut informé de cette atrocité et les deux commis passèrent en cour d’Assises après enquête de Savorgnan de Brazza.
Bien sûr, on leur reconnut les circonstances atténuantes et la peine théorique de 5 ans de prison qui leur fut infligée fut – comme on s’en doute – très écourtée dans la pratique.