L’affaire Flactif : un tabou français

L’affaire Flactif : un tabou français

Le 11 avril 2003,  Xavier Flactif, un Afro-descendant guadeloupéen de 41 ans, qui avait réussi dans l’immobilier, son épouse Graziella, 36 ans, et leurs trois enfants, âgés de 7 à 10 ans, disparaissent de leur domicile, situé au Grand Bornand (Haute-Savoie).

Une enquête étant ouverte, des tests ADN mettent en cause en juillet 2003 deux couples venus du Nord : d’une part David Hotyat, un mécanicien de 31 ans, sa compagne Alexandra (tous deux locataires d’un chalet des Flactif), d’autre part Stéphane Haremza et son épouse Isabelle.

Le comble, c’est que David Hotyat – qui était en réalité un délinquant ayant déjà incendié une des maisons appartenant aux Flactif – avait été complaisamment interviewé par TF1 dans une émission de grande écoute consacrée à l’affaire. Il s’était attaché – lui et sa compagne – à calomnier et à diffamer Xavier Flactif, avec une telle haine qu’il avait attiré l’attention des enquêteurs.

Interpellé en septembre 2003, Hoyat avoue avoir massacré la famille Flactif (en commençant par les enfants, retrouvés  le crâne défoncé, puis la femme de Xavier, abattue devant son mari). Il  reconnaît avoir ensuite  brûlé les corps dans une forêt, avec l’aide de sa compagne et des Haremza.

David Hotyat le monstre raciste du Grand Bornand
David Hotyat le monstre raciste du Grand Bornand

Pour ces 5 assassinats particulièrement monstrueux, Hotyat a été condamné à « perpétuité » avec une peine de sûreté de 22 ans. Avec la mécanique des remises de peine, il est donc susceptible d’être libéré pour « bonne conduite » en 2025, alors qu’il aura 53 ans. Haremza, quant à lui, a écopé de 15 ans. Alexandra, la compagne de Hotyat, a certainement été discrètement libérée en 2013, après Isabelle Haremza en 2010.

Si la « jalousie » de Hotyat et d’Haremza  (quant à la réussite sociale de Xavier Flactif) a été retenue comme mobile, le racisme (circonstance aggravante) a été écarté. Jamais un seul journaliste n’a eu le courage d’évoquer la haine de toute évidence négrophobe dans cette affaire pourtant exemplaire de la violence que peut provoquer, en France, chez certaines personnes, la réussite matérielle d’un Afro-descendant. Au contraire, la presse raciste s’est acharnée contre la victime (présenté comme un affairiste louche), l’assassin étant relativement ménagé.

Mais qu’en aurait-il été si Xavier Flactif avait massacré les Hotyat et les Haremza ?

5 réactions au sujet de « L’affaire Flactif : un tabou français »

  1. Effectivement cet article pose LA bonne question et soulève sans doute le vrai fond du problème.
    Une autre chose me turlupine. Comment en vient-on à massacrer des enfants ? A quel moment le cerveau humain lâche t-il prise pour que le geste qui suit soit de frapper un enfant pour qu’il meure ?
    Je ne comprends pas. Je ne comprendrais jamais.

  2. Je suis tout à fait d’accord avec cette « interprétation », cette vision de l’affaire Flactif. Tous ceux qui subissent le racisme comprendront cette histoire à 200% car en effet les agresseurs ne supportent pas la réussite sociale de leurs victimes « basanées ». Très bien la dernière phrase : Mais qu’en aurait-il été si Xavier Flactif avait massacré les Hotyat et les Haremza ?
    Oui, hé bien on sait très bien ce qu’il en aurait été.

    1. Vous savez les « blancs » se soutiennent toujours dans la bêtise contre les autres. J’ai été poignardé en Norvège et opéré quatre fois.
      Mon affaire avait été classée, malgré trois témoins oculaires, les aveux de mon agresseur et mon incapacité partielle à vie.
      Mais ce n’était que la parole d’un nègre

    2. Je viens de voir le film. Du coup j’ai lu les articles. Ça crève les yeux qu’il s’agit d’un crime raciste. Le crime d’un ignorant qui s’imagine que les gens de couleur ne peuvent pas être intelligents.

    3. C’est terrible ce que vous racontez là Massa. Quand donc les gens comprendront-ils que nous sommes tous faits de chair et de sang de la même façon ?
      Est-ce une question d’inculture ? D’éducation ?
      J’ai élevé mes enfants dans le respect des autres. Lorsque ma fille m’a demandé pourquoi le petit garçon en face d’elle avait une peau aussi foncée, je lui ai dit que ses ancêtres venaient d’un pays très chaud où il y avait beaucoup de soleil. Et que si ma peau à moi n’était pas vraiment blanche c’est parce que mes ancêtres venaient d’un pays chaud aussi. Je lui ai dit que c’était juste une question de climat. Elle connait aujourd’hui la théorie de l’évolution, cette terre africaine dont nous sommes tous issus puisque le premier homme y est né. Quoique les racistes en disent, nous avons TOUS un seul et même ancêtre.

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