Olympe de Gouges (1748-1793)

Olympe de Gouges (1748-1793)

Olympe de Gouges est née Marie-Olympe Gouzes à Montauban en 1748.

Mariée à 16 ans par son père, boucher, à un traiteur parisien qui lui avait fait un enfant, elle se trouva à 17 ans à la fois mère, veuve, et indépendante.

Olympe de Gouges passait pour la fille naturelle de l’auteur dramatique montalbanais Jean-Jacques Lefranc de Pompignan.

Installée à Paris sous le nom d’Olympe de Gouges, elle fréquenta les milieux littéraires et artistiques.

Il est plus que probable qu’elle ait été sensibilisée à la question de l’esclavage par le chevalier de Saint-George  qu’elle croisa chez Madame de Montesson. C’est en effet grâce à cette dernière qu’elle réussit en 1785 à faire inscrire au répertoire de la Comédie française Zamore et Mirza, une pièce écrite en 1781, dont les héros sont deux esclaves fugitifs. La pièce, qui dénonçait ouvertement l’esclavage fut republiée en 1792 sous un titre plus explicite : L’esclavage des noirs.

La pièce n’étant pas jouée, Olympe de Gouges s’en prit aux comédiens français qui avaient émis des réserves et demandaient une réécriture de certains passages. Il en résulta une polémique qui attira l’attention de Versailles, fit rayer la pièce du répertoire et faillit envoyer la jeune auteure à la Bastille.

Zamore et Mirza ne fut remise au programme de la Comédie française, rebaptisée Théâtre de la Nation, qu’en 1789, grâce au soutien de la Société des amis des noirs, à laquelle Olympe de Gouges fut affiliée et certainement encore du chevalier de Saint-George et de ses amis.

La pièce fut jouée le 28 décembre 1789, malgré la campagne menée par les colons des Antilles – qui voulaient résilier leur contrat de location à l’année de 40 loges –  et les menaces adressées à l’auteure.

La représentation fut médiocre, les comédiens, tous européens, ayant refusé de se maquiller pour dénaturer la pièce. Elle fut aussi extrêmement tumultueuse et faillit tourner au pugilat.

Les critiques furent très mauvaises et la pièce fut retirée de l’affiche après trois représentations.

Entre temps, Zamor et Mirza avait été publiée en 1788 avec une postface militante : Réflexions sur les hommes nègres.

Olympe de Gouges écrivit une autre pièce sur le même sujet Le marché des noirs (1790). Elle fut refusée par le théâtre français.

Militante de l’égalité, elle fit également valoir la cause des femmes en rédigeant en septembre 1791 une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

S’étant proposée de défendre Louis XVI, s’étant opposée aux excès de la Terreur, et ayant critiqué Robespierre, elle fut arrêtée en juillet 1793 et guillotinée le 3 novembre de la même année.

Olympe de Gouges a été citée au printemps 2013, avec la résistante guadeloupéenne Solitude, parmi les femmes qui pourraient entrer – symboliquement puisque leurs cendres ont disparu – au Panthéon, à l’occasion de la journée des femmes le 8 mars 2014.

 

 

2 réactions au sujet de « Olympe de Gouges (1748-1793) »

  1. Il arrive *parfois* que des Européens non-Afro-descendants soient conscients du système dans lequel ils vivent. Olympe de Gouges en était de tout évidence (même sans le Chevalier Saint-Georges, elle pouvait avoir déjà observé et analysé des choses, et écouté son expérience et celle d’autres).

    En plus, elle avait la chance d’avoir un talent, qu’elle a utilisé pour une cause essentielle. Et du courage !

    Elle mérite que nous diffusions son histoire comme vous le faites ! Merci.

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