Marcel Manville (1922-1998)
Marcel Manville est né en 1922 à Trinité (Martinique).
À 21 ans, il quitte son île avec son ami Frantz Fanon pour aller libérer la France de l’occupant nazi (la mère de Fanon, en pleurs, lui a confié son fils parce qu’il est l’aîné).
Ils débarqueront tous deux pour participer à de terribles combats et aussi pour découvrir le racisme au sein des forces françaises libres.
Revenu en Martinique, Marcel Manville décide de la quitter de nouveau pour aller étudier le droit à Paris. En 1947, il devient avocat.
Dès lors, son engagement affirmé et intransigeant contre la colonisation lui vaudra, parfois au péril de sa vie, de prendre en charge les dossiers les plus difficiles et de secourir ses compatriotes venus de l’Outre-mer, dans le cadre du Bumidom, et livrés aux avanies racistes.
Dès 1954, comme son ami Fanon, Manville prend résolument parti pour l’indépendance de l’Algérie, de même qu’il luttera pour la cause palestinienne.
En 1984 il créée le PKLS (parti communiste pour l’indépendance de la Martinique).
C’est Marcel Manville qui s’est battu en 1998 pour que l’on reconnaisse enfin le caractère criminel de l’esclavage pratiqué et codifié par la France dans ses colonies.
De même que Molière est mort en scène, Manville est mort au palais de Justice de Paris le 2 décembre 1998, alors qu’il allait plaider pour les victimes algériennes des massacres racistes (alors occultés) perpétrés dans la capitale en octobre 1961.
5 réactions au sujet de « Marcel Manville (1922-1998) »
Cet homme est un exemple pour la France, et pour nous tous.
Merci de nous avoir rappelé ses moments forts.
Merci !
J’ai bien connu Marcel Manville. Les photos prises avec lui sont de précieux souvenirs. Je garde l’image d’un vrai militant martiniquais et antillais. Il reste pour moi un homme généreux et un personnage inoubliable.
Merci pour cette mémoire, forte et noble, à partager ! Unissons nos forces !
Woulo bwavo pour maître Marcel Manville, combattant infatigable de la lutte anticolonialiste et anti-impérialisme partout dans le monde.
Woulo bwavo pour celui qui est un des pères du mouvement pour les réparations pour les Africains et les descendants d’Africains.
Honneur et Respect pour cet « homme vertical ».