Lamine Senghor (1889-1927)
Lamine Senghor (qui n’a pas de lien de parenté avec le poète-président) est un militant révolutionnaire anticolonialiste et anti-assimilationniste, dont l’action marqua les mouvements nègres français des années 20.
Né en 1889 à Joal (Sénégal) Lamine Senghor fut d’abord employé comme « boy » à Dakar puis travailla pour la maison bordelaise Maurel et Prom (entreprise d’import-export impliquée dans l’esclavage à l’origine, aujourd’hui spécialisée dans exploitation du gaz et du pétrole en Afrique).
Mobilisé en 1915, il combattit dans les rangs des tirailleurs sénégalais et fut sérieusement blessé et gazé.
Démobilisé et renvoyé avec la croix de Guerre comme invalide de guerre au Sénégal, il revint en France en 1921 et fut embauché dans l’administration des postes et télécommunications du Var. Muté dans le 19e arrondissement de Paris, il s’installa 63 rue Myrrha, dans le 18e (quartier de la Goutte-d’Or).
Senghor adhéra au parti communiste français.
Mais il prit vite ses distances avec le parti.
En 1925, alors qu’il était membre de l’union inter-coloniale, organisation formée en 1921, le parti, dont il espérait le soutien, lui avait demandé de payer son voyage pour se rendre au congrès des communistes américains de Chicago et lui avait fait savoir que ‘il ne pouvait pas payer, il n’avait qu’à travailler sur le bateau ou s’embarquer en clandestin.
Cette attitude provoqua une quasi-rupture.
Plus généralement, Senghor jugeait les communistes paternalistes et considérait que les luttes anticoloniales était spécifiques par rapport à la lutte des classes.
En 1926, il créa le Comité de défense de la race nègre, avec Kouyaté, doté d’un mensuel, La voix des nègres.
Le mot « négrophobe » y apparut dans le numéro de janvier 1927.
Bien qu’assimilationniste, le commandant Mortenol adhèra à ce mouvement.
Le CRDN participa au congrès de la ligue anti-impérialiste de Bruxelles en février 1927.
2 réactions au sujet de « Lamine Senghor (1889-1927) »
Cet homme a du mérite car il a dû en baver, pris qu’il était entre l’enclume colonialiste du système étatique français et le marteau colonialiste des organisations du mouvement ouvrier français.
Joss, je suis sûre que tu vas commenter cette page !