George Bridgetower (1780-1860)

George Bridgetower (1780-1860)

George Polgreen Bridgetower (1780-1860)

Le violoniste britannique virtuose George Bridgetower, né à Biala (Pologne), fit sensation à Paris, le 23 mai 1789, en se produisant dans le cadre du Concert spirituel : il n’avait que neuf ans et c’était un Afro-descendant.

Assistaient notamment à ce concert : le chevalier de Saint-George  (probable organisateur de la venue de Bridgetower à Paris) et Thomas Jefferson, futur président des États-Unis.

C’était en quelque sorte un prélude à la Révolution : dix jours plus tard, les députés des états généraux, réunis à Versailles, se proclamaient assemblée nationale.

Le 24 mai 1803, à Vienne, Beethoven créa à Vienne avec Bridgetower sa sonate n°9 pour violon et piano.

L’originalité de cette sonate – qui s’apparente sur ce point aux sonates pour violon et clavier de Saint-George – est le traitement égal des deux instruments dont aucun n’accompagne l’autre : ni maître, ni esclave. Beethoven venait de l’écrire pour (et probablement avec) Bridgetower.

Son intitulé originel est, de la main de Beethoven, Sonata mulattica composta per il mulatto Brischdauer [Bridgetower], gran pazzo e compositore mulattico (sonate « mulâtre » composée pour le « mulâtre » Bridgetower, grand fou et grand compositeur « mulâtre »).

Mais elle est plus connue sous le nom de sonate à Kreutzer.

À la suite d’une brouille avec Bridgetower – à cause d’une femme, dit-on – Beethoven dédicaça son oeuvre au violoniste français Rodolphe Kreutzer qui, la jugeant détestable, ne la jouerait jamais.

L’extraordinaire Sonate à Kreutzer, dont le premier mouvement est certainement l’une des plus belles pièces jamais écrites pour le violon, à inspiré à Tolstoï, le grand ennemi de Napoléon, l’un de ses plus célèbres romans : La sonate à Kreutzer (1889), adapté à l’écran dès 1914 par le cinéaste Vladimir Gardine.

L’argument du roman : un homme, voyant sa femme, pianiste, jouer régulièrement devant lui, avec un violoniste, Toukhachevsky, La Sonate à Kreutzer, est pris d’une telle jalousie qu’il tue les deux musiciens. C’est dire si la sonate est sensuelle et intense.

La Sonate à Kreutzer, délibérément dédiée aux Afro-descendants, a par ailleurs inspiré son premier quatuor au compositeur tchèque Leos Janacek (1854-1928).

 

Le premier mouvement de la sonate « mulâtre », la Sonate à Kreutzer, interprété à la télévision française par l’Américain Nathan Milstein et le Français Georges Pludermacher (le critique Bernard Gavoty tourne les pages) en avant-première d’un concert mythique au théâtre des Champs-Élysées en 1969

 

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