Dutty Boukman

Dutty Boukman

Dutty Boukman, originaire de la Jamaïque était esclave le jour, mais la nuit, « hougan », prêtre de la religion Vodou.

C’est lui qui organisa le 14 août 1791 la cérémonie du Bois Caïman, qui sanctifia le soulèvement général qui se préparait.

Au moins 161 sucreries et 1200 caféières brûlèrent dans la nuit du 22 au 23 août et mille esclavagistes furent exécutés.

Dutty Boukman mena l’attaque du Cap et fut tué.  On le décapita et on exposa sa tête en espérant décourager les révoltés, mais 12 ans plus tard, les anciens esclaves proclamaient leur indépendance.

2 réactions au sujet de « Dutty Boukman »

    1. La nécessité d’un Bois Caïman autrement libérateur pour les Haïtiens

      La vérité sur le déroulement de la cérémonie du Bois Caïman ou Bwa Kay Imam, demeure une page bien gardée par le Livre de l’Histoire. Dans son essence, cette cérémonie demeure le symbole de la prise de conscience d’un collectif d’individus devenue souffle et énergie salvateurs.

      La cérémonie du Bois Caïman ou Bwa Kay Imam, son déroulement et l’identité des participants subsiste dans la mémoire du peuple d’Haïti, selon l’éducation et les croyances de chacun. Un détail demeure cependant incontournable et irrémédiablement inscrit dans la chronique des nations. La cérémonie du Bois Caïman a écrit les premières lignes de la liberté des Noirs. Cette célébration de la puissance d’un groupe de marrons ayant décidés de tout mettre en œuvre pour éradiquer l’esclavage de Saint-Domingue a été un aboutissement en lui-même, le point de ralliement de tous les faisceaux de détermination libertaire.

      Le Bois Caïman fut simultanément aboutissement et point de départ. L’aboutissement d’un éveil de la conscience individuelle qui a fusionné pour constituer une conscience collective permettant la résurgence de la dignité humaine des asservis. Les marrons de Saint-Domingue atteignirent le point de maturité décisif pour construire le momentum et œuvrer vers un changement radical de leur inacceptable condition. Si cette énergie a reflété la fureur combien justifiée des esclaves par leurs poings armés de feu et de fer, certains tentent de rabattre la cérémonie du Bois Caïman au rang de pacte avec les dieux du Culte Vodou. Cette démarche révèle cependant la terreur qu’inspirent les forces occultes puissantes investies dans une telle cérémonie à celles combattant la lumière.
      Il est nettement plus facile de mettre une réalisation aussi extraordinaire sur le compte du malin ou de la magie noire, au lieu d’accorder crédit à la volonté d’un groupe d’hommes décidés à vivre libre ou mourir. Certains poussent leur audace jusqu’à assimiler le Bois Caïman à un conte de l’imaginaire, au folklore haïtien. Cette tactique lâche serait la résultante d’une volonté de banaliser notre capacité de mobilisation à partir de nos croyances religieuses ancestrales et de nos forces conjuguées. Ceci relève d’une mascarade adoptée par certains adeptes de cultes réformés branlants et soucieux de prendre position par rapport aux forces vodou.

      La cérémonie du Bois Caïman quel que soit la version adoptée ou acceptée représente un exemple de la volonté du peuple haïtien de rompre ses chaînes palpables ou invisibles. L’esclavage n’est pas seulement le fait de ne pas être maître de soi-même et de ses actions, mais aussi de vivre en constante dépendance de la charité des autres nations, tributaires d’un sempiternel assistanat à tous les niveaux. Aide Alimentaire. Aide institutionnelle. Aide administrative. Aide religieuse. Puisque le 12 janvier 2010 constitue un nouveau point de départ dans notre histoire contemporaine, nous sommes en mesure d’affirmer que cette catastrophe a scellé notre dépendance en facilitant l’infiltration et l’envahissement des organisations non gouvernementales dans nos structures déjà affaiblies par une perpétuelle mauvaise gouvernance exercée par les gouvernements successifs assujettis à la communauté internationale. Il n’y a pas grande différence entre l’esclavagisme colonial du XVIII ème siècle et le néo-colonialisme appliqué par le consortium des grandes puissances présents aujourd’hui en Haïti.

      L’anniversaire de la cérémonie du Bois Caïman devrait être un questionnement pour chaque haïtien soucieux de recouvrer notre dignité nationale fissurée dans ses fondations pourtant solides. Des fondations au mortier enrichi du sang des marrons du Bois Caïman, des esclaves rebellés et de tous ceux qui osèrent dire non à l’exploitation de l’homme par l’homme, consacrèrent Haïti la première République noire indépendante du monde.

      Si la couleur de l’épiderme a autrefois constituée une base pour courber un peuple sous le joug d’un autre peuple, la misère du peuple haïtien ouvre et garde ouverte la porte à tous les abus, toutes les exploitations et toutes les aberrations. Ayons le courage de reconnaître le rôle et les bienfaits du vodou dans notre histoire. Cessons de renier nos origines et nos appartenances au vodou, culte hérité de nos ancêtres africains et « indiens ».

      Levons le front vers le soleil et demandons au Dieu unique, quel que soit son nom, aux entités servant notre patrie, d’intercéder auprès de l’Astral afin que l’énergie libératrice transcende les ténèbres et l’égarement, nous traverse et ouvre nos yeux.

      Par la puissance des esprits maîtres de Ayiti Kiskeya Boyo. Avec les pouvoirs naturels des descendants Fran Guinen, Prenons exemple et courage sur nos dignes ancêtres. Conspuons l’ingérence étrangère, la mauvaise gouvernance, les pratiques arbitraires, la misère sous toutes ses formes.
      Faisons un Bois Caïman autrement libérateur. Ayibobo.

      Savannah Savary

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