Melvil-Bloncourt (1825-1880)
Melvil-Bloncourt (Melvil Bloncourt), fils naturel d’un aristocrate (probablement le comte de Moyencourt, d’où le second prénom de Melvil : « vicomte ») et d’une Afro-descendante libre, est né à Grand-Bourg de Marie-Galante (Guadeloupe) en 1825.
Venu à Paris pour y faire ses études, il se consacra à l’écriture. Il donna des articles aux journaux progressistes de l’époque et prit part à la révolution de février 1848.
Melvil-Bloncourt fut incarcéré pour s’être opposé au coup d’État du prince Napoléon, le futur Napoléon III.
Pendant le siège de 1870, Melvil-Bloncourt prit le parti de Commune et y exerça des responsabilités.
En 1871, il devint député de la Guadeloupe, battant Schoelcher, et siégea à l’extrême-gauche.
On lui doit la création de la bibliothèque municipale de Pointe-à-Pitre et l’idée d’un musée consacré au peintre guadeloupéen Lethière, Melvil-Bloncourt étant très conscient de l’importance qu’il y avait à mettre en lumière les Afro-descendants ayant joué un rôle dans l’histoire de France.
En février 1874, Melvil-Bloncourt très attaqué pendant trois ans pour son passé de communard, fut mis en accusation et dut s’exiler en Suisse. Il fut jugé et condamné à mort par contumace.
Il resta exilé jusqu’à la loi d’amnistie votée en juillet 1880.
Revenu à Paris, il s’installa à Paris dans le 17e, 59 rue des Batignolles (dans un immeuble qui existe toujours) où il mourut quelques mois plus tard.
Schoelcher avait empêché son retour dans la vie politique en 1879, par inimitié personnelle et parce que c’était un ancien communard.
Melvil-Bloncourt avait échappé au peloton d’exécution. Tel ne devait pas être le cas de son petit-neveu Tony Bloncourt, fusillé en 1942 pour faits de résistance.