Matteo Lopez est un Africain qui fut soutenu et probablement désigné par Louis XIV afin de collaborer à l’expansion de l’esclavage français.

Il est connu par l’écho qui fut donné à son bref passage en France à la fin de 1670.

Accompagné par trois de ses femmes, trois de ses plus jeuns fils et 7 ou 8 domestiques, Il arrivé en France le 3 décembre 1670 en qualité d’ « ambassadeur de Guinée » ( royaume d’Ardes ou Allada et Alguemy). La Bergère, le bateau qui le transportait, accosta à Dieppe en provenance de la Martinique où il avait fait escale le 13 septembre à bord d’un aurte vaisseau La Concorde. Il s’agissait d’un bateau négrier, qui était parti chargé de 600 esclaves.

Mattéo Lopez avait été accueilli en Martinique par le lieutenant général du Roi, M. de Baas et par Pélissier le directeur général de la compagnie des îles d’Amérique.

On le traita avec magnificence dans la colonie et on lui fit tailler, pour lui, sa famille et sa suite, des habits à la française.

Logé avec sa suite à l’hôtel de Luynes (détruit en 1900, il se trouvait sur l’emplacement de l’actuelle rue de Luynes) Lopez fut reçu par le roi (aux Tuileries) le 19 décembre à 10 heures du matin. Lopez s’exprimait en portugais.

Il y eut, bien entendu, des commentaires malveillants :

« Il est venu un ambassadeur de Guinée pour le commerce de ces pays-là. Il est chrétien et a trois femmes épousées, dont il veut vendre une s’il trouve marchand. On a eu toutes les peines du monde à le faire habiller pour aller à l’audience du roi ; il voulait y aller tout nu. »

Lettre de Madame de Montmorency au comte de Bussy, 9 décembre 1670.

Le 20 décembre, Lopez fut reçu par la reine puis par le Dauphin.

Il rencontra ensuite nombre de grands seigneurs de la cour.

On lui fit représenter Dom Juan par la troupe de Molière.

Après avoir visité les château de Rambouillet et de Rambouillet, il prit des accords avec la compagnie des Indes : un esclave contre 18 barres de fer.

Matteo Lopez fut réexpédié pour la Guinée depuis le Havre à la mi-janvier 1671.

On peut considérer que l’arrivée de Lopez en France constitue l’officialisation de la présence coloniale française officielle en Afrique.