L’enlèvement du président Aristide

L’enlèvement du président Aristide

Parce qu’il avait tenu tête au président américain Bush, mais aussi parce qu’il avait voulu célébrer avec éclat le 200è anniversaire de l’indépendance d’Haïti et évoquer la question de l’indemnité extorquée aux Haïtiens par la France, le président Jean-Bertrand Aristide fut enlevé à son domicile par les forces spéciales américaines dans la nuit du 28 au 29 février 2004.

La France, alors présidée par Jacques Chirac, et dont le gouvernement était dirigé par Dominique de Villepin,  participa officieusement au coup d’État, et approuva l’enlèvement du président haïtien (qui était pourtant le premier président de l’histoire d’Haïti à avoir été démocratiquement élu).

Le gouvernement français demanda au président Omar Bongo d’organiser la détention de Jean-Bertrand Aristide qui fut déposé, sous le contrôle des forces françaises, sur l’aéroport de Bangui (république centrafricaine) avec la collaboration de François Bozizé, un des satellites de la Françafrique.

C’est Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Défense, qui supervisa la mise en détention d’Aristide en république centrafricaine.

Jean-Bertrand Aristide échappa de justesse à un projet d’assassinat à Bangui et, après quelques jours de résidence surveillée, put être mis en sécurité en Jamaïque.

L’Union africaine l’accueillit ensuite en République sud africaine, où il est resté 7 ans.

Le 18 mars 2011, il est rentré dans son pays accompagné notamment par l’acteur Danny Glover.

Malgré toutes les accusations infondées colportées par une certaine presse française (dictature, corruption, trafic de drogue) le président Aristide, revenu dans son pays, n’a fait l’objet d’aucune mise en cause. Il a été accueilli à l’aéroport de Port-au-Prince par 100000 Haïtiens.

La France avait organisé officiellement en 2003 la déstabilisation du gouvernement haïtien sous forme d’un « comité de réflexion » présidé par l’écrivain Régis Debray et une mystérieuse Véronique Albanel qui n’était autre que la propre soeur de Doiminique de Villepin.

Régis Debray et Véronique Albanel, le 15 décembre 2003, à 15 h 30 (heure de Port-au-Prince) sont allés jusqu’à menacer de mort le président Aristide au cas ou il ne démissionnerait pas en ces termes : « Auriez-vous une vocation de martyr ? ».

Ces menaces ont été consignées dans un télégramme diplomatique signé de l’ambassadeur de France de l’époque Thierry Burkard et conservé dans les archives du quai d’Orsay.

Dans la commission présidée par Régis Debray, se trouvait l’historienne Myriam Cottias.

Elle a été nommée le 10 mai 2013 présidente du comité national français pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNPMHE).

Myriam Cottias a fait embaucher Florence Alexis comme chargée de mission au CNPMHE en février 2014.

 

Outre l’ambassadeur Thierry Burkard -régulièrement invité le 10 mai lors des commémorations officielles au jardin du Luxembourg  – la liste des Français nommés par Dominique de Villepin et Jacques Chirac, impliqués dans la préparation du coup d’État de 2004 et qui se sont rendus sur place pour déstabiliser le pays.

 

Comité de réflexion et de propositions
sur les relations Franco-Haïtiennes.

 

Véronique ALBANEL, Association Fraternité Universelle (en réalité Véronique de Villepin, frère de Dominique, co-responsable avec Régis Debray de la mission d’appui au coup d’Etat).
Florence ALEXIS, Relations culturelles (recrutée en 2014 par Myriam Cottias comme chargée de mission au CNPMHE)
Gérard BARTHÉLÉMY, Anthropologue et historien
François BLANCPAIN, Gestion financière, histoire économique
Yvon CHOTARD, Adjoint au Maire de Nantes [à l’époque Jean-marc Ayrault] « Les Anneaux de la Mémoire »
Myriam COTTIAS, Chargée de recherches au CNRS (nommée au CPMHE dès janvier 2004 par Jean-Pierre Raffarin, renommée en 2009 par François Fillon et promue présidente du CNPMHE par Jean-Marc Ayrault en 2013)
Jacky DAHOMAY, Professeur de philosophie à Pointe-à-Pitre ( nommé par Jacques Chirac au Haut conseil de l’Intégration).
Gilles DANROC, Dominicain
Régis DEBRAY, Institut européen en sciences des religions
Marcel DORIGNY, Professeur d’histoire à Paris VIII (a siégé au CPMHE de 2004 à 2009)
Serge ROBERT, Président de la Banque des Antilles françaises
Philippe SELZ, Ambassadeur (anciennement en Haïti)
François MARCHAND, Administration, Ministère des Affaires étrangères, DGCID

Interview du président par Claude Ribbe à Pretoria en 2005

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Bande annonce de

Aristide and the Endless Revolution

un film de Nicolas Rossier (2006)

(en anglais)

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4 réactions au sujet de « L’enlèvement du président Aristide »

  1. C’est une histoire vraie. Le départ du président Jean Bertrand ARISTIDE a été un départ forcé. Les Haïtiens qui préféraient vivre dans les ténèbres se son rangés du côté des colons blancs pour conspirer contre ce leader charismatique connu sous le nom du Libérateur. Ce dernier a su mettre tout son savoir, son dynamisme, et sa volonté pour nous aider à s’émanciper de la jungle duvaliériste. Ce qu’il a fait à ce moment-là, sa façon de concevoir les choses pour nous aider à fuir ce système totalitaire, tout cela n’avait pas de prix.

    Compliments et courage, Jean Bertrand Aristide ! Après ces deux kidnappings, Dieu vous a donné la chance de retourner en vie dans votre terre natale. Il y a d’autres étapes à franchir. Le rêve n’est pas encore accompli qui permettra à notre chère Haïti de redevenir indépendante. Nous sommes vraiment dans une énorme dépendance. Mais les Haïtiens de partout à travers le monde continuent à suivre les bons conseils du Président Aristide et de tous ceux qui visent une autre Haïti. Je crois qu’un jour notre pays sera une nouvelle fois libre et indépendant. Merci, merci et vive Dessalines !

  2. Le Canada a été le premier pays a avoir voulu le départ du président Aristide qui les dérangeait. Les Etats-Unis d’Amérique étant trop occupés à l’époque par la guerre en Irak. Le Canada et la France se mis d’accord et les Etats-Unis, avec leur soutien, ont finalisé le coup d’Etat.

  3. Merci de nous redonner toute la dimension de ce complot international de la Blanchitude conduit par les élites françaises de la négrophobie et du colonialisme.

    A noter tout de même que des gens luttent sur place, dans la Caraïbe et Amérique du Sud, à l’instar du syndicalisme révolutionnaire guadeloupéen UGTG et des associations comme l’ATPC (Association des Travailleurs et Peuple de la Caraïbe) et le LKP.

    En ce moment même ATPC, LKP et UGTG interviennent au sein des instances officielles de l’ONU afin d’obtenir le départ de la MINUSTAH de HAÏTI et la fin de la colonisation impérialiste occidentale.

    Il faut faire savoir partout que des militants sont au travail pour obtenir l’émancipation totale du peuple des Afro-descendants haïtiens.

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