François Duvalier
Issu d’une famille d’origine martiniquaise pour les uns guadeloupéenne pour les autres, François Duvalier (1907-1971) est né à Port-au-Prince (Haïti) en 1907. Il devint populaire en exerçant la médecine dans les régions rurales et pauvres, d’où le surnom de Papa Doc qu’il devait garder.
Très vite Duvalier, affirmant son goût pour le pouvoir, se pose en populiste, partisan de la négritude et du vaudou contre les « mulâtres » et la religion catholique.
Après avoir été ministre, il est élu président d’Haïti en 1957.
En 1958, en réaction à un coup d’État, il crée une milice de quelques milliers de fidèles, les « volontaires de la sécurité nationale », mieux connus sous leur sobriquet de Tontons macoutes.
Profitant de la guerre froide et de la tension avec Cuba, Duvalier obtient que les USA soutiennent un régime qui s’oriente de plus en plus vers la dictature assumée.
Les opposants potentiels disparaissent les uns après les autres.
Revisitant la constitution, Duvalier instaure l’élection présidentielle à candidat unique, fait afficher partout son portrait, change le drapeau (le noir remplaçant le bleu).
Critiqué par l’église, très puissante en Haïti, il expulse l’archevêque, les prêtres et les jésuites, ce qui lui vaut d’être excommunié.
Sombrant dans la paranoïa, Duvalier commandite un massacre en avril 1963.
Utilisant le Vaudou à son profit, il se donne une image de Baron Samedi (personnage maléfique du Vaudou) et n’hésite pas à déclarer, après l’assassinat de Dallas (novembre 1963) qu’il avait jeté un sort à Kennedy.
Autoproclamé président à vie en 1964, il se réconcilie avec Rome et obtient de nommer les prêtres.
Frappé par la maladie, Duvalier désigne son fils, Jean-Claude, comme successeur en 1970.